Comment j’ai guéri de mes blessures intérieures.
Abandon, rejet, humiliation, trahison, injustice : 5 mots qui ont trouvé chacun une place dans nos vies sans qu’on ne leur ai demandé. Ils sont à l’origine de tant de déformations identitaires, de maux sociétaires, de troubles du comportement et de familles dysfonctionnelles.
Je me demande s’ils avaient été autant abordés dans l’histoire de l’humanité avant ce siècle ci, avant ces dernières décennies. A un moment, les blessures intérieures étaient sur les lèvres de tous les coachs, influenceurs, etc. Ils avaient bien raison de les évoquer parce qu’elles étaient réelles et elles le sont encore dans notre quotidien. A une période, le sujet était tellement populaire que je me suis rassurée : “ c’est bon, cette fois je suis sûre qu’une bonne majorité de personne est informée sur le sujet, et qu’elles arrivent à gérer leur linge sale”.
Puis avec du recul, j’ai réalisé que c’était tout le contraire : j’ai reconnu dans le langage de plusieurs, ces mêmes phrases que je prononçais, cette attitude que j’affichais, ce masque que je n’osais moi-même pas retirer, ces sentiments que je n’osais pas reconnaître, cette partie de moi avec laquelle je luttais et qui sautait aux yeux comme le nez sur le visage.
S’il y a une des choses auxquelles on n’a pas été préparé dans la vie d’adulte, soit le guide de l’adulte 101, c’est certainement comment guérir de ses blessures intérieures. En vrai, ni l’école, ni les parents ne pourraient vraiment nous l’enseigner parce que les préoccupations de notre siècle ne sont pas celles de nos prédécesseurs. Cependant, on ne pourrait nier le lien étroit entre leurs expériences, le vécu partagé et ce que nous sommes aujourd’hui. Et la vie arrive, sans nous prévenir qu’on ne peut pas avancer comme on l’avait rêvé si on ne règle pas ces dossiers avec soi-même et avec les personnes de notre histoire. La vie nous responsabilise, nous éprouve. De toute façon, ce ne sont pas des problème tangibles , et il peut arriver qu’on les banalise. Mais les banaliser peut aussi nous coûter une paix, une facilité à vivre avec les autres, et même la santé.
C’est un sujet vaste sur lequel on peut longuement s’étaler tant il y a de choses à dire et je prévois de l’aborder particulièrement en version podcast audio. Pour l’instant je vous partagerai mon expérience personnelle.
J’ai réalisé pour la première fois que j’étais blessée le jour où je me suis rendue compte que j’étais dégoutée de l’Amour (relations hommes- femmes) et je n’arrivais plus à me projeter même sentimentalement, malgré le bon caractère des personnes qui me côtoyaient à cette période de ma vie.
En réalité, au fond de moi, j’avais l’impression d’être brisée. D’un premier abord, c’étaient apparemment ces relations amoureuses qui n’avaient pas marché qui étaient la source de mon état. J’avais été trahi avant même que la relation n’ait débuté et j’ai moi aussi fait du mal à des personnes dans ces histoires. Quand je me regardais dans le mirroir, la personne en face de moi ne me ressemblait pas. Malgré mes accomplissements personnels et mes résultats scolaires ou toute réussite apparente, je me sentais vide au fond de moi. C’est alors que j’ai entrepris d’entamer ce voyage à travers la découverte de celle que j’étais vraiment. Je savais au fond de moi que cela ne serait pas possible sans avoir guéri de ces blessures que je transportais.
Ce chagrin et cette perte de mon identité n’étaient que les blessures apparentes et les plus douloureuses. Je ne savais pas que j’allais découvrir bien plus et comprendre l’impact de plusieurs expériences vécues, surtout dans l’enfance.
C’est un chemin qui a été long, douloureux, et passionnant, riche, et utile. Je peux dire qu’il a duré 4 années en tout et je ne pourrais le décrire dans un seul article. Par contre, je pourrai faire une série d’articles sur le sujet pour aider ceux qui passent aussi par ce chemin (n’hésitez pas à le mettre en commentaire).
Quand je vois la personne que je suis devenue aujourd’hui, je sais que je viens de loin.
En plus d’avoir été une personne qui ne pouvait plus aimer, j’étais aussi amère à me ressasser toutes les mauvais expériences du passé. Je refusais de faire face à certains problèmes relationnels et comportementaux, et les affronter. J’avais ce réservoir où je gardais toute les paroles méchantes que j’avais reçu et que je me promettais de venger un jour. Très mal dans ma peau, complexée malgré les compliments, je voulais ressembler à quelqu’unes d’autres sauf à moi. Dans la majorité des cas, je ne me serais pas choisi, et je craignais surtout de devenir une méchante personne, transformée à cause du mal que j’avais reçu. Je pense que c’est ce dernier point qui m’a poussé à l’action.
Ce qu’on ne vois pas quand on est dans cet état, c’est qu’on devient soi-même un poison pour les autres car on ne donne que ce que l’on a : paroles blessantes, moqueries infondées, etc. Et il y a ces émotions qui remontent à chaque fois qu’on revoit une personne qui nous a blessé, ces choses négatives avec lesquelles on a tendance à se définir, ou l’agressivité avec laquelle on peut rejeter un sujet ou une conversation. Quand on n’arrive pas à parler d’une situation vécue sans vivre les émotions qui nous ont traversées, la haine qu’on a pu ressentir, on n’est pas encore tiré d’affaire. Même quand on affirme avoir pardonné, juste ces symptômes sont le signe qu’on n’est pas encore guéri. Au final, ce ne sont pas les autres qui sont privés de leur liberté mais nous-mêmes. Nos émotions, nos journées et plusieurs décisions qu’on doit prendre au quotidien sont influencées par ce que des personnes nous ont fait, par le fait de les rencontrer au coin de la rue, de les voir sur les réseaux ou d’entendre parler d’elles.
Je suis d’accord avec le fait qu’on est responsable des pensées que nous entretenons dans notre coeur. Mais je me souviens aussi que j’ai déjà vécu des périodes de pure bonheur dans ma vie et les pensées qui me venaient à l’esprit étaient entièrement de belles pensées, des rêves que je nourrissais, de beaux sentiments envers les personnes que j’aimais et comment j’allais leur faire du bien et non le mal que j’avais subi, les frustrations ou les images des personnes qui m’avaient fait du mal. La présence de mauvaises pensées peut être étroitement liée à une porte ouverte par une blessure.
Je n’ai pas vu de psychologue. La fois où j’ai évoqué l’idée d’en voir un avec ma mère, elle a paniqué ! Vous connaissez certainement nos parents africains et surtout le regard qu’on porte sur les psychologues en Afrique. Elle m’a proposé d’être ma psychologue ce que je trouve très adorable venant d’elle. Mais il faut se l’avouer, la psychologie est un véritable métier, que j’aurais certainement exercé dans une autre vie, et ma mère n’avait pas toutes les compétences malgré sa disposition à m’écouter. Si vous vous retrouvez dans cette situation et que vous vous voulez en sortir, consulter un psychologue est un bon début si vous en avez les moyens.
J’ai eu recours à plusieurs ressources : des livres, des lives IG sur le sujet, des conversations à coeur ouvert, des enseignements, des challenges personnels, l’écriture mais surtout le fait du passer du temps dans la présence de Dieu et apprendre à le connaître. Dieu est celui qui m’a crée , je suis sa créature et comme l’argile dans les mains du potiers, il est le seul qui peut réparer ce qui est brisé en moi, il me connaît mieux que moi même.
« mais le vase d’argile qu’il façonnait ne donnait rien dans sa main. Alors, il a recommencé un autre vase en le faisant comme il lui plaisait.
(...)« Ne puis-je pas agir envers vous comme ce potier, déclare l’Eternel. Vous êtes dans ma main comme de l’argile dans la main du potier »
J’ai navigué à travers ces différentes ressources ( que je vous partagerai) qui m’ont été utiles pour comprendre les comportements en société, prendre du recul par rapport à plusieurs situations mais aussi m’ont permis de comprendre à quoi ressemble la vie quand on est guéri.
La révélation qui a achevé mon parcours est celle que j’ai reçu à travers le sang de Jésus. Il y a vraiment une puissance dans le sang pour guérir totalement et restaurer complètement. J’ai peut-être vécu des évènements douloureux selon ma sensibilité, mais je sais qu’il existe pire. Vous voyez, ce genre de situations que le psychologue ne peut pas résoudre. Je suis assez curieuse et j’écoute beaucoup de storytelling sur des faits réels : humainement parlant, il y a des situations auxquelles je ne sais pas quoi répondre. On dit souvent qu’on partage la douleur de la personne en face de nous , mais en réalité on en a aucune idée devant un décès, un viol, une injustice ou un génocide pour rentrer dans les extrêmes. Mais le sang de Jésus est efficace pour neutraliser les douleurs les plus profondes et les plus persistentes. Je peux seulement le témoigner car j’ai pu voir la transformation dans ma vie personnelle.
« Vous connaîtrez la vérité, et la vérité vous rendra libres »
C’est un chemin qui m’a demandé de la patience, de la persévérance mais beaucoup de foi. A chaque petite victoire, j’ai espéré que cette fois c’était la bonne et que j’en avais fini. Mais non, il fallait continuer et ne pas s’arrêter. J’en suis même parvenue à me demander si j’allais le terminer un jour! Puis je suis arrivée à cette étape là, où j’ai reçu cette conviction d’être inébranlable parce que j’ai discerné enfin toutes les ressources en moi pour surmonter n’importe qu’elle situation.
Aujourd’hui, je suis tout simplement Hemly : une belle et unique jeune femme, qui se connaît et sait ce qu’elle vaut, ce qu’elle aime et ce qu’elle veut. Je suis épanouie, je rayonne, je me construit et j’avance encore. Je continue de rêver et de travailler à accomplir ces rêves, j’apprend surtout à marcher avec mon créateur sur le chemin qu’il a tracé pour moi. Je donne de l’amour autour de moi et j’en donnerai encore.
Est-ce qu’il pourrait m’arriver encore d’être blessée par quelqu’un ? Oui, certainement. Est-ce qu’il peut m’arriver de blesser quelqu’un ? Bien sûr que Oui, je n’ai pas encore atteint la perfection et je peux faire des erreurs. Mais je peux comprendre l’autre en face de moi, pardonner sincèrement, dialoguer sans faire semblant et rire de mes erreurs passées! Et ainsi sera la vie. Je me focalise surtout sur les choses essentielles de la vie et en profite chaque instant parce que la vie est faite les défis et de moments de bonheur!